Union sacrée pour sauver les quartiers populaires

Publié le par Leila T.

PatrickLozesCran20080115.jpgAppel publié dans Rue 89 par :

Patrick Lozès, Président du Cran (Conseil représentatif des associations noires de France)

* Kamel Hamza, Conseiller municipal UMP de la Courneuve, Président de l’Aneld (Association nationale des élus locaux de la diversité)
** Leïla Leghmara, Conseillère municipale Nouveau Centre de Colombes et membre du Conseil d’Administration d’APC Recrutement (Agir Pour la Citoyenneté).


Nous voulons l’« Union sacrée » pour sauver les quartiers populaires
« Retirer ce voile intégral que la France ne saurait voir », ont rappelé à l’unisson les responsables politiques. De la gauche à la droite, tous ont rappelé la nécessité de réaffirmer les valeurs de notre République pour dire Non à la Burqa.

Nous savons que la République est la seule arme, le seul rempart contre toutes les formes de repli identitaire.

Oui, nous voulons comme Georges Clemenceau, « la République, toute la République, rien que la République ».
Si l’interdiction du port du voile intégral mérite une loi, qu’elle se fasse. Mais maintenant bâtissons aussi une concorde républicaine pour parvenir à cette France forte de ses valeurs d’égalité et de fraternité, que les citoyens des quartiers populaires demandent avec force.


Quand la République est absente notamment dans la lutte contre les discriminations, ce sont les radicaux en particulier religieux qui progressent. Quand la République donne l’impression de douter d’elle-même, ce sont les trafiquants qui deviennent des exemples. Nous ne pourrons et ne voulons plus le tolérer.


La France des quartiers nécessite depuis des années l’« Union Sacrée » pour dire stop aux discriminations, au chômage, à l’exclusion et à l’oubli.
Nous, présidents d’associations et élus de la diversité appelons à cette « Union Sacrée », pour que tous les acteurs publics construisent ensemble cette France du 21e siècle: celle de la diversité et de l’égalité des chances.


La France des quartiers nécessite depuis des années l’« Union Sacrée » pour dire stop aux discriminations, au chômage, à l’exclusion et à l’oubli.
Nous, présidents d’associations et élus de la diversité appelons à cette « Union Sacrée », pour que tous les acteurs publics construisent ensemble cette France du 21e siècle: celle de la diversité et de l’égalité des chances.

Nous appelons le président de la République, Nicolas Sarkozy, ainsi que l'ensemble des partis politiques, les Maires, les Parlementaires, les Présidents de départements, de régions ou d’Établissement public à caractère industriel et commercial, à une action commune et synergique en faveur des quartiers populaires, pour les sortir de l’échec, de la stigmatisation et de l’indifférence.

La Seine-Saint-Denis est le symbole même de ces territoires au sein desquels une nécessaire mobilisation et détermination de tous les acteurs publics est préférable aux discours polémiques.

L’ « Union sacrée » autour de la rénovation urbaine a changé le visage des cités. Nous demandons désormais, un guichet unique autour d’un plan d’envergure de rénovation...humaine. Nous ne voulons pas que demain, Zahia, la femme en niqab, ou le dealer, deviennent les modèles positifs des quartiers.

Nous proposons donc quatre mesures concrètes d'application simple.

Nous proposons un engagement des partis politiques pour une charte signée, dont l’objectif serait de faire émerger une nouvelle génération d’élus locaux de la diversité dès les prochaines élections.Quelle serait la légitimité d’une classe politique dans laquelle une bonne partie de la population ne se reconnaît pas ? Nous ne voulons pas de quotas, mais un objectif minimum de rattrapage qui pourrait être fixé, à l'image du seuil minimum de 6% de travailleurs handicapés en entreprise fixé par la loi du 10 juillet 1987.

Nous proposons la création d’un ministère de la diversité, à l’image de celui du ministère des droits de la femme, créé en 1981, qui a permis des avancées pour la parité. Ce ministère aura pour objectif de porter cette « Union Sacrée » nécessaire pour les quartiers, autour d’un guichet unique de projets et de moyens. Force est de reconnaître que l'action en faveur de la diversité est aujourd’hui éparpillée entre plusieurs ministères, il s’agit donc de structurer ces actions pour plus d’efficacité.

Nous proposons l'adoption d'une loi sur l’évaluation statistique de la diversité dans l’emploi. Il s'agit de sortir d’une l’hypocrisie qui consiste à faire croire qu’il suffit à une entreprises de signer une charte de la diversité non contraignante, pour faire de la diversité. Cette conception est dangereuse car si la charte est une condition nécessaire pour la sensibilisation, la condition suffisante serait de disposer d’un moyen de contrôle permettant de vérifier la déclaration d’intention. 

Il s’agit donc par l’adoption de cette loi, d’inscrire dans le bilan social des entreprises, à côté du bilan sur la parité, un bilan diversité, à l’image du modèle de l’enquête "Trajectoire et origines", dite enquête "TeO", établie par l'INSEE et l'INED.

Nous proposons, enfin, que les aides et les marchés publics, qui sont un important levier de l’action publique, soient réservés prioritairement aux entreprises qui signeraient un Label diversité « Quartiers populaires».

 C'est-à-dire à celles qui s’engagent pour travailler avec des entreprises installées dans les quartiers populaires ou dont le personnel reflète la diversité de la société française. Il est parfaitement légitime de la part de l’Etat et des collectivités locales, d'exiger des entreprises qui prétendent aux aides publiques et aux marchés publics, qu’elles soient exemplaires en matière d'égalité républicaine.

Le dialogue sur la diversité doit s’engager aujourd’hui, car nos quartiers sont las de voir le poing sans la main tendue. Les quartiers populaires attendent du courage politique.

Ayons donc le courage de faire avancer la diversité.


Publié dans Société Civile

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